Espacio Reflex

Le projet neoberri est né de la rencontre de deux regards sur notre environnement. Un regard du point de vue de l’architecture et l’autre du monde de l’art. Atari et Reflex décident de lancer un appel à projets international sur les néo-fermes sous forme de concours photographique dont la première édition s’est tenue l’été 2013, avec un double objectif : d’un côté, recueillir des informations sur les types d’architecture hybride, moderne et traditionnelle en même temps, et avec une racine ou un style basque. D’un autre côté, dévoiler et faire connaître : mettre sous le feu des projecteurs une architecture anodine et quotidienne.

L’objectif de ce projet est de créer une base de données documentaires d’édifications afin de mettre en évidence un style d’architecture autochtone et traditionnel à vocation immortelle mais de création nouvelle. Nous voulons montrer des exemples de constructions qui révèlent cette relation entre passé, présent et futur. Cet appel à projets cherche à attirer l’attention sur les tendances suivies dans la reconstruction de l’identité culturelle basque dans le contexte de l’architecture.

Nos paysages débordent de fermes dernier cri, dotées de toutes sortes de progrès technologiques. Des fermes High Tech avec garage intégré, des colonies et des lotissements entiers de néo-fermes, mais aussi des gratte-ciels, des immeubles résidentiels, des complexes sportifs, des bars, des usines, etc. Tout cela en forme de ferme.
L’appel à projets a accueilli un éventail de propositions qui porte à croire qu’un nombre important d’exemples de Neoberris ne sont pas encore documentés. L’exposition sélectionnée par le jury du prix de cette 2ème édition est représentative de la variété de situations et de types que l’on peut trouver.Le phénomène neoberri appelle de nombreuses interprétations et lectures… la sensibilité culturelle, le respect de la tradition, la vision patrimoniale, l’architecture des racines, l’architecture contextuelle, mais aussi le conservatisme de l’imaginaire collectif, l’architecture identitaire, la modernité indigeste, la postmodernité locale, le réductionnisme architectural, l’architecture anachronique, le simulacre et le pastiche, la vision kitch du caractère basque… Des architectures pour un parc à thèmes ?

Ce sont toutes, très probablement, des lectures valides, au moins en partie. On peut cependant être étonné de l’absence de toute théorisation et conceptualisation dans ce domaine… personne ne mentionne ce phénomène.Dans une certaine mesure, c’est un sujet tabou et invisible, notamment chez les architectes. Mais c’est un fait : une grande partie de la production architecturale contemporaine basque a été marquée par le phénomène « neoberri ». Non pas par le néobasque historique, ni par les interprétations savantes de l’architecture traditionnelle, mais par une architecture quotidienne basée sur la prolifération d’un certain vocabulaire formel souvent vidé de son contenu sémantique.

S’il est vrai, comme cela est souvent affirmé et communément supposé, que l’architecture exprime l’esprit d’une société et de son époque, on peut se demande ce qu’exprime le Neoberri.

VIDEO PRESENTATION DE LE CALENDRIER NEOBERRI