EU  ·  ES  ·  FR  ·  EN
thumbnail_3rika

SINGULIERS II

BABETH RAMBAULT

Reliefs & contrebas

On voit avant de savoir parler et on ne voit que ce qu’on regarde. Donc, regarder c’est choisir. Tout ça avec ce que nous savons ou croyons. Je rentre sous la tempête, celle de 1999 qui arrache des arbres centenaires comme de mauvaises dents. Et capable de faire danser un toit de tôle. Tôle après tôle. Je suis en totale vigilance orange, attention maximale, crispée sur mon volant. Une apparition blanche, comme la dame blanche, traverse la route. Un truc que j’essaye d’éviter, qui n’est en réalité qu’une plaque de polystyrène inoffensive.

Pendant l’hiver 1358 s’était formé un amas considérable de déjections, boues, immondices s’accroissant chaque jour. Tellement que les piétons ou cavaliers ne pouvaient sortir de leurs demeures sans s’exposer à des difficultés et recueillir des souillures sur leurs corps ou leurs vêtements.

Aujourd’hui, on ne craint pas de se faire surprendre par un trou dans le bitume. La voirie l’aura aussitôt circonscrit d’une barrière à hauteur d’yeux. On n’a plus à scruter le sol. Si on le fait, c’est qu’on cherche quelque chose. « Le sol est moins distant que le papier », cette phrase de John E. Jackson j’ai cru l’avoir trouvée dans un caniveau. J’enchâsse souvent l’objet de mon attention dans l’objet de ma distraction.

Babeth Rambault « Exposition Reliefs & Contrebas » Cycle Singuliers II
Espacio Reflex Septembre 2014

HORAIRE

du 19 septembre au 9 octobre

de 10 h 00 à 13 h 00

Sin título_web

0

Leave a Reply